Van Hoorn - Vera Cruz Expedition

From Raynald Laprise:

Here follow the relation and some other documents about Van Hoorn :

description : relation anonyme de la prise de la Vera Cruz par les flibustiers de Saint-Domingue en 1683. source : Archives Nationales, Marine, B4 9, f. 389. note : pièce jointe à la lettre de Pierre Arnoul (intendant de marine à Rochefort), datée du 16 novembre 1683.


Relation du voyage des flibustiers aux Andoures et Nove Espagne.

Les capitaines Laurens De Graff et Michel Landerson, commandant deux vaisseaux de 30 canons et 150 hommes chacun, avec une barque longue, partirent de la Côte le mois de novembre 1682 et furent à l'île de Votran, y carénèrent leurs navires, en attendant que la hourque sortit de la rivière de Masique; et pendant le séjour qu'ils y firent, furent rejoints par Jean Key et Blot et environ 100 hommes dégradés en des canots, au commencement d'avril dernier. Le sieur Van Hoorn, commandant un vaisseau de 40 pièces de canon et 300 hommes, s'y rendit aussi avec la hourque et sa patache qu'il avait prises devant la rivière de Masique, sans qu'il y eut autre charge que 2000 livres d'indigo. Et après avoir désagréé la hourque et ôté son artillerie et tout ce qui lui pouvait servir, ledit Van Hoorn y mit le feu et équipa la patache de 24 pièces, dont il donna le commandement à Tristan.

Ensuite ils complotèrent tous ensemble, avec deux ou trois bâtiments anglais qui s'y trouvèrent aussi, d'aller surprendre la Vera Cruz où ils atterrèrent le 19 mai dernier une heure avant le jour, y firent descente à une demie lieue de la place, dans laquelle ils entrèrent sans trouver aucune résistance, seulement aux forts qui furent réduits dans un moment. Ils ont sommé le fort Saint-Jean-de-Lux qui commande la ville, de laquelle ils ont été les maîtres pendant cinq à six jours et y auraient resté davantage sans qu'ils aperçurent la flotte qui venait d'Espagne laquelle l'attendait; ce qui les obligea à se retirer plus tôt qu'ils auraient fait sur la caye du Sacrifice où ils ont partagé leur butin, qui consistait en 500 000 pièces d'argent monnayé et 7500 livres de pièces d'argent rompu, autour de 36 caisses de cochenille et 1200 nègres ou mulâtres. Chaque navire ayant pris sa part pour se retirer sur ladite caye, lesdits Van Hoorn et Laurens eurent un différend et, en étant venus aux mains, le premier fut blessé au bras dont il mourut cinq à six jours après, ayant laissé le commandement de son navire à M. de Grammont qui s'y était embarqué dès le Petit-Goâve volontaire. Les Anglais se sont retirés partie à la Jamaïque et à la Caroline. Laurens, Michel, Jean Key et Blot, avec une petite prise faite par Laurens dans les Andoures qui était de petite conséquence, se sont rendus au Petit-Goâve à la fin d'août après avoir beaucoup souffert du manque de vivres et perdu une partie de leurs esclaves; mais ledit sieur de Grammont et Tristan encore en mer, ceux qui sont arrivés croient qu'ils auront été obligés d'aller à la Caroline faire des vivres, même y caréner leurs vaisseaux. Lesdits Laurens, Michel, Jean Key, Blot et Lesage commandant la petite prise étaient prêts à sortir du Petit-Goâve pour aller à San Yago de Cuba qui est le repaire des pirogues qui nous ont beaucoup fatigués depuis cinq à six mois, en ayant encore paru une environ le 16 ou 18 septembre sur le cap Tiberon avec environ 70 hommes, laquelle attaqua un bateau anglais dans lequel il y avait 15 ou 16 flibustiers français qui se retiraient après avoir perdu la barque longue de Laurent à la côte de Cuba, qui la reçurent si bien qu'elle eut beaucoup de peine à se sauver de nos gens qui l'auraient enlevée, s'il avait venté.

En montant du Petit-Goâve au Port-de-Paix, nous avons rencontré trois chaloupes remplies de chasseurs et habitants du Cap, qui abandonnaient pour aller prendre parti avec les flibustiers, et il en était parti d'autres avant ceux-là aussi bien que du Port-de-Paix pour pareil dessein.


description : copie d'une lettre de Jean-Baptiste Colbert marquis de Seigneley (secrétaire d'État) à Pierre-Paul Tarin sieur de Cussy (gouverneur de l'île de la Tortue et côte de Saint-Domingue), Versailles, 16 janvier 1684. source : Archives nationales, Colonies, B 11, f. 56.


À M. de Cussy.

À Versailles, le 16e janvier 1684.

Monsieur,

Le Roi a appris que le nommé Vanhorn a laissé plusieurs nègres à la côte St-Domingue. Sa Majesté m'ordonne de vous écrire qu'aussitôt que vous y serez arrivé, elle veut que vous vous informiez soigneusement du nombre et de la qualité des nègres ensemble des autres effets appartenant audit Vanhorn et que vous m'envoyez un mémoire exact. J'attendrai cet éclaircissement pour en rendre compte à Sa Majesté.

Je suis, etc.


description : mémoire de Pierre-Paul Tarin sieur de Cussy (gouverneur de la Tortue et côte de Saint-Domingue) concernant les flibustiers, adressé à Jean-Baptiste Colbert marquis de Seigneley (secrétaire d'État), 24 août 1684. source : Archives nationales, Colonies, C9A 1. note : extrait.


Le sieur de Cussy à monseigneur le marquis de Seigneley.

24 août 1684.

Mémoire concernant les flibustiers.

Le sieur Van Horn, au retour de la ville de St-Domingue où l'on lui avait confisqué les nègres qu'il avait portés à terre, en vendit au Petit Gouave 135 et a rapportés de la Vera Cruce dans son vaisseau environ 200 tant nègres, mulâtres et indiens que petits enfants, dont il en avait 20 audit sieur Van Horn et le reste à l'équipage qui ont tous été vendus aux habitants du Cul de Sac.