le lieu qui leur était destiné suivant le nombre, et aussitôt, deux paniers contenant chacun cent bouteilles du meilleur vin, étaient présentés par la municipalité et les confrères, avec prière de faire revoir quand il n’y en aurait plus . Le lendemain de l’arrivée fut consacré au repos. Le jour suivant on s’assembla à la salle de l’Arquebuse, on y délibéra sur le rang des trente ou quarante compagnies présentes, et l’on partit pour aller à une messe du St – Esprit. Les rues étaient sablées ; chaque corps avait à sa tête , la musique d’un régiment ; ( nous avions celle des dragons de Beaufremont et était excellente ; il faisait beau , toutes les croisées étaient remplies de belles dames , et nous tenions la pointe de l’épée basse, pour les saluer. Après la messe , on s’invita mutuellement à dîner ; il ne resta dans chaque chambrée que les principaux officie,s pour faire les honneurs.

Le premier coup , nommé coup d’honneur fut tiré par le jeune prince de Montbarré dont le père était ministre de la guerre. Quoique la balle n’eut point touché la cible, le marqueur lui fit faire un très beau coup de noir, et il eut raison, la vatin est généreuse.

Les prix consistaient en pièces d’argenterie ; Macon eut le premier , par un coup de broche réputé coup de hasard ; ma compagnie gagna le second et plusieurs autres. Le lendemain on distribua les prix , et ce fut encore un jour de fête ; les francs – maçons de Beaune voulurent accueillir leurs frères arquebusiers, il était question ce jour – là de recevoir dans l’ordre , le jeune prince de Montbarry. J’ignorai pourquoi l’on me chargea de faire les discours , et même d’expliquer les tableaux maçonniques , je fus content de moi, par conséquent les autres le furent ; j’ai toujours envisagé la maçonnerie comme une chose sublime ; mais elle n’est rien pour un homme borné.

Un sot ne voit que trois lignes dans un triangle, moi j’y vois une leçon générale. Tout ce qui existe

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