de ne plus les laisser entrer et je promets de me taire. J’avais des fonds placés ; mon parent , qui avait servi de témoin, me donne 7 000 francs en assignats qui perdaient quinze pour cent mais qui avaient cours dans ma recette. En vivant avec économie je voyais le jour , à combler la brèche en totalité. J’en étais là, lorsque le petit frère de mon cuisinier rentre essoufflé. « Venez, venez, monsieur, il se passe quelque chose que vous devez savoir ». Je suis le petit garçon , et je trouve la cuisinière sur un puits, qui me fait signe d’avancer sans bruit. Ce puits était mitoyen avec le Bailly, et il y avait une séparation en planches. Le Bailly venait de déjeuner avec mon commis et tous les deux étaient à peu près ivres.

Il est bon de dire que ce Bailly avait le vice de l’empereur Adrien , et que mon commis était son jeune Antinoüs. Quel Antinoüs ! le plus vilain homme de Guise ; mais ces messieurs ne regardent pas les gens en face …. Voici leur conversation .

« Vous avez eu tort mon chou, de donner votre signature , et votre femme a fait une lourde faute en apposant la sienne. – Le cas était pressant , j’étais pris dans un piège. – L’acte est bon, mais nous le rendrons mauvais , on n’a pas écrit fait double, nous le considérons comme syllanagmatique, on le cassera …. Avez-vous enlevé le livre de recette ? – Oui, j’ai saisi le moment où il n’y était pas ; j’ai dit à la vieille Marianne, que j’avais laissé mon couteau, elle m’a laissé entrer et j’ai pris le livre. – Bon ! il n’y aura plus de point de comparaison, et nous le ferons passer pour un homme sans ordre. Voilà un grand point de gagné. Maintenant, il faut porter plainte, et dire que Crommelin et ses deux parents, vous ont mis des pistolets sous la gorge pour vous faire signer l’acte ; ce moyen écartera les deux témoins , parce qu’ils deviendront parties , je me charge du reste … Venez me baiser,